vendredi 10 décembre 2010

Regard scientifique

Mon interprétation du tangraïsme me permet d’avoir les discussions intéressantes avec les représentants des différents courants scientifiques et religieux, ainsi que les réflexions enrichissantes après la lecture de chaque livre intelligent.

Mystique et Science

La force en physique est définie par son effet. Si un homme sent les effets positifs des forces, des champs et des autres sources inconnues à la science moderne, il a certainement le droit d’appeler le Dieu l’ensemble des sources de tous ces effets bénéfiques. On peut appliquer ce raisonnement à l’homme préhistorique et antique, qui divinisait, par exemple, la foudre.
Les religions monothéistes s’accordent que toute représentation plus précise de l'Être suprême ou de Dieu ne saurait être proposée par la philosophie. Ainsi Nikolaï Tchamerevski, théologien orthodoxe, déclare : « L’impossibilité de donner une définition du Dieu est lié au fait que nous, les hommes, sommes les êtres finis et bornés. La formulation d’une telle définition signifierait la compréhension d’une substance divine infinie par des méthodes finies. »
Etant donné l’infinité de la réalité et les bornes de la conscience, la notion du Dieu comme de l’ensemble de toutes les forces, de tous les champs inconnus et des leurs sources, capables d’aider un homme, est une notion utile et perpétuelle. Le Mystique et l’Inconnu resteront toujours infinis et le Savoir scientifique, obtenu avec de si grands efforts, sera toujours fini.
C’est pourquoi, la Science, qui éclaire par sa lumière un domaine de plus en plus grand de la réalité et accélère son progrès, mérite une grande considération. Pour la majorité des hommes la Science en grande partie reste mystique. Les gens croient habituellement aux scientifiques, surtout aux représentants des sciences exactes et naturelles. Les scientifiques, eux-mêmes, ne sont compétents que dans leur domaine de recherches et croient à ce que disent les spécialistes reconnus des autres branches de la Science. Ainsi la Science, elle-même, est fondée sur la foi.
Prenons l’exemple des Mathématiques, « reine des sciences ». La majorité des gens ont des idées erronées sur cette science et sur les activités mathématiques. Je ne suis pas sûr qu’ils existent plus que dix personnes dans le monde, capables assez rapidement (pendant quelques mois) de comprendre ma thèse de docteur d’Etat car les mathématiciens, eux-mêmes, ne sont vraiment compétents que dans leur domaine des recherches. Quand nous utilisons les résultats d’autres domaines des mathématiques, nous trouvons dans les livres ou avec l’aide des spécialistes compétents des résultats intéressants pour nos recherches, nous les vérifions rapidement et les utilisons. Dans la majorité des cas les non spécialistes ne peuvent pas vérifier vraiment les démonstrations. C’est pourquoi, nous regardons est-ce qu’une affirmation qui nous intéresse est utilisée souvent par les spécialistes, capables de vérifier sa démonstration. L’existence de plusieurs démonstrations par les méthodes bien différentes d’un même résultat donne la garantie la plus sûr de sa véracité. Alors les mathématiciens, qui n’ont pas du temps pour vérifier personnellement une de ces démonstrations ou incapables de l’effectuer, commencent à croire à la véracité d’un tel résultat.
Notons qu’il existe un courant de la pensée mathématique qui ne croit pas à la légitimité de l’utilisation large de l’infinité dans les constructions et les démonstrations mathématiques. Ainsi ces mathématiciens ne croient pas à une partie importante des mathématiques classiques. Mais la majorité des mathématiciens croient à ces résultats et utilisent avec plaisir l’induction transfinie et autres raisonnements utilisant les ensembles et les opérations infinies qui permet d’obtenir des beaux résultats ayant au moins l’intérêt théorique certain.

Âme et immortalité

Je n’envisage pas d’analyser la notion tangraïste de l’âme (« kut ») et de ses trois composantes. La religion tangraïste ne contient pas d’affirmations, difficile à montrer, sur l’existence ou non existence de l’au-delà, du paradis et de l’enfer.
Sans dogmes fixes, sans affirmations difficiles à vérifier, elle est compatible avec le conception scientifique du monde. En même temps, elle est tolérante et ne lutte pas contre les convictions des autres.
J’admets que la Science peut même résoudre un jour le problème de l’immortalité de l’âme. Les cellules d’une organisme se changent et se transforment de la façon permanente. Pour moi l’âme est un ensemble des valeurs, du savoir, des compétences et des capacités créatives d’une personne.
Dans ce sens il est inutile de garder ou réincarner les âmes des personnes extraordinaires mais dangereux pour l’humanité comme Hitler ou Staline.
Le savoir d’un homme se garde avec le succès croissant depuis l’apparition des langues, puis de l’invention de l’écriture, de l’imprimerie. La création de l’informatique et son développement accéléré donne de grandes possibilités et des perspectives infinies. Les valeurs peuvent être formulées assez bien au moins pour les personnes qui n’ont pas honte ni de leurs conceptions, ni de leurs buts. Quand une personne se cache derrière un ou plusieurs masques, comme on fait si fréquemment sur l’Internet, ou l’hypocrisie diminuent considérablement l’intérêt pour son âme.
Le plus grand intérêt pour moi présente la composante créative de l’âme. Comment il serait agréable se communiquer avec les âmes de Léonard de Vinci, de Pouchkine ou des autres génies créatifs.

On trouve chez beaucoup les scientifiques un sentiment qui est bien formulé par Alejandro Jodorovwsky :

« Nous devons comprendre, même si nous ne le vivons pas, même si nous mourons avant de le voir, que l’homme va peupler les étoiles, qu’il parviendra à vivre aussi longtemps que l’univers – il mérite de vivre autant que lui –, qu’il constituera une conscience globale et sera l’esprit du cosmos. Si nous n’avons pas cet idéal, vivre ne vaut pas la peine. Nous devons peu à peu nous rapprocher de cet idéal. » (Jodorovwsky, Un Evangile pour guérir, Les Editions du Relié, p. 16).

Citons une scénario possible de l’avenir de la vie décrit par Hubert Reeves :

« Le physicien résiste mal à la tentation de jouer au prophète. Dans la mesure où les lois de la nature lui permettent de comprendre le passé et le présent, elles peuvent aussi, au moins dans ses grandes lignes, lui dévoiler l'avenir…
Un mot de prudence avant de commencer. Notre discussion se fait à partir de la science connue à ce jour. Or, rien ne nous autorise à penser que nous avons répertorié toutes les forces naturelles…
Les étoiles durent longtemps, mais pas indéfiniment. Quand elles ont épuisé leur carburant nucléaire, elles meurent. Notre Soleil achèvera sa vie dans cinq milliards d'années environ. D'autres étoiles durent beaucoup plus longtemps. Les plus petites peuvent atteindre un trillion (mille milliards) d'années. Puis elles s'éteignent.
De nouvelles étoiles se forment sans cesse à partir de la matière nébulaire des galaxies. Mais cette matière se raréfie, et le rythme des naissances s'amenuise…
A leur mort, les étoiles retournent à l'espace une fraction importante des atomes dont elles sont constituées. Mais le cœur de l'étoile s'effondre sur lui même, pour former, selon la masse de l'astre, soit une naine blanche, soit une étoile à neutrons, soit un trou noir.
Le nombre de cadavres stellaires s'accroît régulièrement au cours des années. Dans un trillion d'années, le ciel sera faiblement illuminé par des étoiles âgées (naines rouges ou amines blanches), qui s'éteindront lentement parmi les étoilies à neutrons et les trous noirs…
La vie est elle destinée à disparaître faute de sources d'énergie, d'information et d'entropie ?
Nos ancêtres lointains vivaient de chasse, de pêche et de la cueillette des fruits… A cette époque, située il y a huit ou dix mille ans, l'être humain cesse d'être un prédateur passif de la nature. Il organise lui-même la disponibilité de ses sources d'alimentation. Cette transformation ( passage du Paléolithique au Néolithique) permet une augmentation prodigieuse des effectifs humains sur notre planète.
Comme l'homme antique, nous sommes, par rapport au ciel, des prédateurs passifs. Nous nous contentons de recueillir l'énergie et l'information en provenance des objets célestes.
Mais, déjà, notre passage au néolithique céleste est amorcé…
Les projets ne manquent pas. Certains astéroïdes, qui pas, sent près de la Terre, renferment d'importantes quantités de métaux technologiquement précieux. Les mines terrestres s'épuisent. Détourner ces astéroïdes de leur orbite naturelle,
Les ramener doucement sur notre planète, est un objectif des décennies à venir. Au rythme des progrès technologiques, les difficultés pourraient être rapidement résolues.
D'autres projets ont pour but d'accroître notre butin de photons solaires par des capteurs en orbite. Le vent solaire est l'objet d'une convoitise semblable. Son énergie et ses atomes seraient d'une grande utilité. Comment s'y prendre? Je fais confiance à nos ingénieurs; ils ne manquent pas d'imagination.
De l'imagination, il en faudra dans mille milliards d'années quand les étoiles seront éteintes. Mais nous savons déjà où nous adresser…
Comme les gardiens des troupeaux antiques, chaque biosphère devra choisir judicieusement la masse des trous noirs à capturer dans le ciel pour les mettre en orbite à distance appropriée.
Il y a encore un problème : en réduisant la masse du trou noir, l'évaporation accroît sa température et l'intensité du flux émis. On peut contrôler le flux en compensant les pertes de masse, c'est à dire en nourrissant continuellement la bête.
Des étoiles, des planètes, des astéroïdes ramenés vers sa « gueule béante » feront notre affaire. Pour les déchets, c'est la solution écologique idéale. Radioactives ou non, ces matières indésirables disparaîtront de notre habitat pour reparaître,.. sous forme de rayonnement…
« Capturer des étoiles. » « Mettre des trous noirs en orbite. » Voilà, certes, des projets grandioses qui relèvent aujourd'hui de la science-fiction. On les trouve pourtant publiés dans des revues scientifiques sérieuses. Comme Léo­nard de Vinci et ses modèles d'avion, nous en connaissons les principes, même si nous n'avons pas les moyens de les réaliser.
Et ensuite? D'autres menaces se profilent à l'horizon. Dans le cadre des théories d'unification des forces de la physique, on envisage la possibilité de désintégration des nucléons en particules plus légères (électrons, neutrinos, photons) après une période moyenne d'environ 1032 ans. (Les efforts de vérification de cette hypothèse ont jusqu'ici échoué, mais les travaux se poursuivent.) L'intelligence pourrait elle encore se manifester dans une matière cosmique dénuée de nucléons ? » (Reeves, L’heure de s’enivrer : L’univers a-t-il un sens ? Seuil, 1986, p. 162-166)

Ainsi l’intelligence peut lutter avec la grande ténacité contre les risques à condition qu’on ne les oublient pas, qu’on mobilise bien ses ressources créatives. Ces perspectives des luttes cosmiques de l’Intelligence avec les forces de destruction, de la création d’une conscience globale sont passionnantes.

JIPTO-Mandala
RAYONNEMENT 
© Grigori TOMSKI, 1988-2000

Fonction scientifique des religions

Analysons d’abord les réflexions de Claude Allègre sur les relations entre les religions et le développement des sciences :

« En décrivant l'aventure humaine comme une épopée guidée par la main de Dieu, la Bible fait le pont entre les religions qui sont tournées vers le cosmos (et les questions qu'elles posent sur les origines) et celles qui sont tournées vers le comportement de l'homme au sein de la société. Elle offre des réponses aux interrogations portant sur le fonctionnement de la nature, mais plus encore des règles régissant les comportements humains dans la société. Aucune religion n'avait réussi cette synthèse, du moins avec ce degré de précision dans un texte dont, par ailleurs, la qualité épique et littéraire est incontestable.
Partant, la Bible introduit l'histoire, naturelle autant qu'humaine, histoires qui l'une et l'autre ont un sens, un début et sans doute une fin. Fini le temps cyclique des Égyptiens et des Chinois, finie la métempsycose des Indiens, le monde a une histoire et l'homme en est le principal acteur. En cela, la Bible incite l'homme à étudier l'histoire naturelle, de même qu'elle l'incite à étudier son histoire propre, les deux ne faisant qu'une, l'une prolongeant l' autre. Et tout cela sous forme écrite, donc permanente : tel est le rôle essentiel joué par le Livre. » (Allègre, Dieu face à la science, Fayard, p. 165).

Mais ce sont les Arabes qui, en Occident ont sauvé la science :

« Les Chinois ont observé le ciel, les Grecs et les Hindous aussi. En contact avec tous ces savoirs, les Arabes font la synthèse de tout ce qui est connu puis vont plus loin… Le défi que veulent relever les penseurs arabes est de raviver la science au sens grec du terme tout en respectant la religion : la synthèse entre la foi et la science. » (Allègre, Dieu face à la science, Fayard, p. 176).

Le véritable essor des sciences en Occident se produit avec la naissance des universités :

« L’institution universitaire ne résulte pas d’une décision d’un roi ou d’un archevêque quelconque, elle est née de l’initiative privée, d’une « libre entreprise » de quelques clercs qui se sont rassemblés pour réfléchir, dialoguer, enseigner… 
La première université est créée à Paris à la fin du XIIe siècle. Viennent ensuite Oxford, Bologne, Montpellier, Cambridge…
Le principal objet d’étude de ces universités est la Bible, les textes sacrés, et, à partir de là, la philosophie … Le texte est la référence, la connaissance est le but ultime. Pour l’Occident, on a à la fois un programme « scientifique » issu de la Bible : comprendre la nature pour se rapprocher de Dieu et un outil : l’Université. » (Allègre, Dieu face à la science, Fayard, p. 173).

Cette expérience historique est intéressante à l’époque actuelle quand la Science officielle, influencée souvent par les idéologies et par les intérêts commerciaux, se montre incapable d’aborder plusieurs thèmes qui passionnent des gens, par exemple, les phénomènes dites « paranormaux ». Je crois que ces phénomènes ne peuvent être étudiés avec succès qu’avec la participation active des associations et des réseaux des chercheurs passionnés et honnêtes, professionnels et amateurs, qui ne sont pas aveuglés par leurs hypothèses ou croyances. En fait, beaucoup de ces réseaux réuniront des gens avec les religions personnelles compatibles et qui respectent les codes moraux identiques ou proches. On peut rendre ainsi la culture scientifique accessible à tous, capable d’apporter le bonheur intellectuel et créatif à un plus grand nombre.




Méthodes de ressourcement

Tangra est aussi un symbole qui permet de mobiliser mes ressources psychologiques et autres ressources intérieures inconnues. Ainsi une courte prière est pour moi un moyen de la mobilisation de mes ressources psychologique et de mes forces vitales, du « ressourcement » de l’environnement.
Christian H. Godefroy note :

«De tout temps, le pouvoir des mots a été reconnu. Pensez seulement à l’importance de la prière dans la plupart des religions. Et que dire, dans les religions orientales, de l’utilisation d’un mantra, base même de toute méditation, un mot que les disciples répètent inlassablement et dont les propriétés ont des vertus surprenantes. L’auto-suggestion, la répétition d’une phrase ou d’une formule, est une forme de prière ou de mantra, mais scientifique, d’ailleurs utilisée, comme nous l’avons dit, par de nombreux médecins à travers le monde. En magie aussi, on utilise des formules dont on dit précisément qu’elles sont magiques. » (Godefroy, S’aider soi-même par l’auto-hypnose, 1988, p. 24).

Notons que moins de 28 % des Français déclarent ne jamais prier, et 51 % des citoyens de plus de 65 ans et 36 % des 24-34 ans prient souvent, et certains quotidiennement.
Le professeur Edouard Zarifian écrit :

« L’effet placebo, ce n’est pas seulement l’administration d’un objet qui ressemble à un médicament et est appelé placebo ; c’est aussi l’effet de la relation qui se tisse entre deux personnes…
L’effet placebo permet la cicatrisation de 30% des ulcères gastriques, normalise la pression artérielle, fait disparaître des verrues en une nuit, que sais-je encore… Lorsqu’on sait que dans la dépression l’effet placebo peut aller jusqu’à 50 ou 60% et à 40% même dans des mélancolies authentiques, ou que l’effet placebo dans l’anxiété généralisée avec un bon « thérapeute-guérisseur », peut probablement dépasser ces chiffres, on est en droit de se poser des questions. » (Zarifian, Des paradis plein la tête, Odile Jacob, 1994, p. 162-164).

Une image vaut dix mille mots, dit le proverbe chinois. Ainsi les symboles religieux peuvent aussi servir au ressourcement de l’esprit et de l’âme. 

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